Le quart d’heure lecture
Article mis en ligne le 14 février 2019
dernière modification le 28 avril 2021

par Béatrice Wauters

Les actions pour valoriser la lecture sont le quotidien des professeurs documentalistes.
Grâce au partage de plusieurs collègues de l’académie, retrouvez quelques actions concrètes à travers le quart d’heure de lecture expérimenté dans plusieurs établissements
Et, parce que pour lire il faut des livres, les comités de lecture vous proposent leurs pépites...

 Le 1/4 d’heure de lecture

1- Isabelle Levy-Neumand et Stéphane Fleury , professeurs documentalistes, nous présentent cette action dans leurs établissements :

Dans le collège de Isabelle Levy-Neumand, Le Bassenon à Condrieu, l’expérience a débuté au mois de juin 2018". Devant le succès de l’opération nous avons continué cette année... La lecture a lieu pendant 10 minutes par jour entre M 3 et M 4 elle est encadrée par des sonneries spéciales.
Tout le monde participe en principe y compris l’administration et les élèves en EPS, chacun doit avoir un livre avec soi. Cependant des étagères ou casiers ont été recyclés et disposés dans les couloirs et certaines classes et garnies avec des livres donnés par des parents, ou les livres mis au pilon par le CDI."

Depuis cette année, au collège Faubert, à Villefranche-sur-Saône, l’action est menée à l’initiative d’une professeure de français et de Stéphane Fleury, "pour inciter les élèves à lire quotidiennement, pour instaurer un petit temps de retour au calme et pour pousser les élèves à utiliser davantage les ressources du CDI ainsi que la médiathèque du coin."

Découvrez ci-après, quelques détails sur cette action

Nous l’avons intitulée "Silence On Lit au collège Faubert", car au départ l’idée était d’adhérer à l’association Silence on lit, dont nous suivons le modèle.
Le moment de lecture se concentre sur seulement 10 minutes, à cheval sur les semaines S1 et S2, entre 14h25 et 14h35.
Les deux cours sont de ce fait amputés de 5 minutes chacun. Certain(e)s collègues ont eu un peu de mal à l’accepter dans un premier temps, puis la bonne volonté l’a emporté.

Une sonnerie marque le début et la fin de la séance de SOL. c’est précieux pour ne pas oublier et pour "institutionnaliser" et ritualiser l’activité de lecture.
SOL a lieu le lundi, mardi, jeudi et vendredi et concerne toutes les classes, tous les cours quels qu’ils soient (même l’EPS où les élèves lisent soit avant de pratiquer, donc à 13h30, soit à la fin de la séance, à 15h15, dans les vestiaires)
Les élèves doivent apporter leur propre lecture (ouvrages personnels, empruntés au CDI, à la médiathèque). Mais pour anticiper une difficulté récurrente (élèves qui ont oublié ou qui sont réfractaires), nous acceptons tous types de lectures (littérature et livres documentaires mais aussi périodiques, BD, mangas, livres dont vous êtes le héros...)
Nous mettons à disposition, dans chaque salle de l’établissement, y compris en permanence, une caisse de secours dans laquelle on trouve quelques magazines et livres délocalisés du CDI (des exemplaires anciens que je recycle ainsi au lieu de les mettre au pilon). L’objectif est seulement de dépanner, le but étant d’inciter les élèves à choisir et amener leurs propres lectures.
Je prête également un certain nombre de BD, sélectionnées par mes soins.

Nous avons commencé seulement après les vacances de la Toussaint car entre début septembre et lesdites vacances, j’ai vu toutes les classes du collège (24 !) au CDI pour leur présenter le projet, répondre aux questions des jeunes (parfois étonnantes), recueillir leurs propositions d’achat, le tout en co-intervention avec leurs professeures de français.

Pour étoffer et renouveler le fonds, j’ai utilisé en partie les crédits du CDI ainsi qu’une "rallonge" obtenue pour ce projet. J’ai aussi fait un appel aux dons à tous les adultes de l’établissement.
Au total, j’ai eu plus de 150 bouquins pas abîmés, pour un public collégien et pas trop anciens, donnés par les personnels !

BILAN
Pour l’instant le 1er bilan est inégal : cela dépend vraiment des classes. En 3° et en 4° notamment, il reste des élèves qui ne jouent pas le jeu. Dans d’autres classes, au contraire, cela fonctionne très bien et les professeurs sont contents.
Une histoire à suivre..."

2- Coline Luthy, professeure documentaliste, nous présente cette action dans son établissement, le collège les quatre vents à l’Arbresle :


"Le 1/4 d’heure lecture est mis en place dans mon collège depuis septembre le niveau 6e. Les collègues sont ravi.e.s et les élèves aussi. "

Découvrez ci-après, les différents documents correspondant au projet :

doc d’étude avant la réunion de préparation avec les collègues (ça nous a donné une bonne base de travail)
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doc bilan de la réunion pour la mise en place du 1/4h lecture
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planning des créneaux (pour que vous vous fassiez une idée)
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3- Cécile Sarazin, Professeure Documentaliste au 3C - CDI du Collège B Vian à Saint-Priest nous partage un compte rendu sous forme d’affiche.

Nous avons expérimenté d’abord un jour par semaine en changeant chaque semaine de tranche horaire pour ne pas impacter toujours le même cours. La décision a été prise en conseil pédagogique. A la rentrée, en plénière nous avons convenu de conserver l’horaire de début d’après midi en changeant de jour chaque semaine.
Voici une synthèse en affiche :

contact : cdi.0692417c@ac-lyon.fr / https://0692417c.esidoc.fr

4- Céline Saccardi Nous offre un récapitulatif de l’action autour du quart d’heure de lecture mis en place dans son collège, Louise Michel à Rive de Gier (350 élèves).

Depuis septembre 2018, un test a été fait sur le premier trimestre : 10 minutes de lecture après la récréation de l’après-midi, sur le temps de cours.
J’ai mis des “caisses de secours” dans les différents secteurs de l’établissement mais elles sont peu utilisées car les enseignants ont leurs propres livres de secours.

Tout le monde semble content : les élèves sont plus calmes et la plupart des collègues, même les réticents, se sont embarqués dans le dispositif.
La vie scolaire et l’administration, ainsi que les dames de services ont plus de mal à s’y mettre mais pour les élèves, c’est acquis (tous ne lisent pas mais il n’y a pas eu, à ma connaissance, de contestation du projet. Quant à juger de l’impact qualitatif sur le travail ou la concentration des élèves, c’est trop aléatoire pour le savoir.
En revanche, le taux d’emprunt est BEAUCOUP plus important cette année que l’an dernier et à la récréation, le CDI ne désemplit pas.
Donc le test est positif. On envisageait de changer le créneau horaire pour ne pas pénaliser le même cours, mais finalement, le même créneau sera utilisé toute l’année.

5- K.Burcica, documentaliste au collège Ch. Sénard à Caluire, partage son expérience.

Nous avons mis en place de 1/4 h lecture durant la semaine qui précède chaque vacances.
Nous changeons la plage du moment à chaque fois mais cela se fait en début d’heure de cours (pour l’instant l’heure de 13h30 et l’heure de 8h), chaque jour durant la semaine.

L’établissement est globalement plus calme à ces moments et l’heure de cours suivante aussi.
Il faut diffuser l’information plusieurs fois aux élèves pour qu’ils pensent à apporter un livre. Ce qui a le mieux marché chez nous est le fait de passer dans chaque classe.
Il faut aussi mettre à disposition des enseignants des ouvrages pour les élèves qui n’en auraient pas.

PROLONGEMENTS :
Nous avons aussi mis en place sur les heures des repas et parfois le matin des moments de lecture ou les adultes lisent des textes de leur choix aux élèves.

6- Anne Schreiber l’a également mis en place aussi au collège de Belleville.

Le temps de lecture est mis en place 10 minutes par jour et l’horaire change toutes les semaines pour que ce ne soit pas toujours le même cours qui soit impacté.
Nous avons commencé avant les vacances de la Toussaint. Cela a très bien fonctionné les premières semaines. C’est devenu plus compliqué : de nombreux collègues oublient ou ne jouent pas le jeu, les élèves (surtout les 4e et 3e) ont vite vu la faille...
De plus, l’idée c’est que tout le monde participe... y compris l’administration et ça n’a pas non plus été le cas après la 1ère semaine...
Donc un bilan mitigé... Les collègues qui continuent à le faire apprécient, les élèves dans l’ensemble aussi.
Mais je pense que ça ne peut fonctionner que si tout le monde participe activement.

7- Françoise Morel, professeure documentaliste au Collège Emile Cizain (Montluel) nous fait part de son organisation :

En amont, cette action a été préparée lors des conseils pédagogiques et d’enseignement, en accord avec la direction.
Les collègues avaient été consultés avec un sondage dans liberscol (équivalent de pronote)

1) La présentation de l’action

L’action consiste à offrir un temps de lecture quotidien à tous les sixièmes, dans le cadre du collège.

Pour que la lecture soit efficace, tout le monde lit en silence et en même temps (professeurs, personnels, et élèves) dans la salle de classe.

Le projet "Lire au collège" est mis en place à partir du lundi 5 novembre 2018 pour les sixièmes et tous les professeurs volontaires des autres niveaux.

2) Les objectifs

→ Lire pour le plaisir

La lecture est aussi et surtout une source de plaisir à partager et à découvrir pour certains.

→ Lire pour s’ouvrir au monde

La lecture permet d’ouvrir l’esprit en apportant des expériences diverses et un regard sur des cultures variées, en donnant des informations sur différents sujets. Elle favorise les échanges et le bien-être.

→ Lire pour s’améliorer

Au service de toutes les disciplines, la pratique de la lecture permet d’améliorer ses compétences en français mais aussi dans la compréhension des consignes et des textes. Elle favorise la concentration.

3) L’organisation

→ Plage horaire

Chaque jour, élèves comme professeurs ont la chance de bénéficier de 10 minutes de lecture en début d’heure. Afin de ne pas impacter toujours la même discipline, l’horaire change chaque mois.

En novembre, l’horaire prévu a été S1, en décembre S2, en janvier S3, en février M1, en mars M2,...La dernière plage utilisée en mai correspond à M4.

→ Documents

Les sixièmes sont prévenus et doivent apporter une lecture choisie. Si certains n’ont rien à lire, ils peuvent prendre un manuel scolaire (d’après les témoignages, les élèves apportent rapidement ce qui leur plaisent !). Les documents peuvent être apportés par l’élève ou empruntés au CDI. D’autres peuvent être mis à disposition dans les lieux dédiés à la lecture. Un sondage a été réalisé dans liberscol sur mes séances au CDI afin de mieux cerner les besoins des élèves en novembre et en mai.

→ Communication

Afin de présenter l’action aux élèves, je passe dans les classes pendant l’heure d’ATP ou une heure en présence du professeur principal. Un mot à coller dans les carnets est remis aux élèves pour prévenir les parents.

Un flyer marque page a été distribué à tous les lecteurs. Il résume l’action en quelques mots clés et donner les informations sur les espaces, les temps et les moyens de lecture à toutes les personnes intéressées.

Un message de présentation de l’action dans liberscol a été rédigé pour les parents et les élèves.

Chaque mois, les professeurs sont prévenus du changement de plage horaire avec un tableau récapitulatif.

→ Création d’espace lecture

D’autres espaces dédiés à la lecture ont été aménagés. Quelques heures dédiées sont réservées à la lecture au CDI. Un « salon de lecture » a été crée dans une salle de classe avec du matériel spécifique, coussins colorés, poufs, tapis. Cet espace est ouvert durant la pause méridienne et propose aux lecteurs un endroit calme et confortable.

4) La prise en charge d’élèves en difficultés

Dans chaque classe, j’ai repéré les élèves en difficultés avec l’aide des professeurs. Une liste a été établie. Une service civique, Théa, a pris en charge les élèves pendant 20 minutes toutes les semaines, sur une heure libre. Elle a commencé par les aider à emprunter des lectures qui leur plaisent, et leur lire des histoires. Ensuite, les élèves ont lu à voix haute des textes choisis. Ils ont travaillé sur le vocabulaire et la compréhension. Prise au départ comme une punition par les élèves, cette action a fini par être bien acceptée, car elle leur a permis de progresser. Cependant elle reste à développer sur davantage de créneaux d’une part. D’autre part, la nature des difficultés doit être bien cernée pour une meilleure efficacité.

Cette expérience s’est poursuivie jusqu’au 31 mai 2019, c’est-à-dire M4. Bien acceptée par les élèves comme par les professeurs, il est prévu de continuer ce projet l’année prochaine avec les sixièmes, les cinquièmes et les classes volontaires. Plutôt que d’étendre le projet sur toutes les classes, un effort sera réalisé sur la prise en charge des élèves en difficultés.

En septembre dernier, mon collègue remplaçant m’ a informée que le projet se faisait sur les niveaux 6eme et 5eme.

Je remercie encore la collègue de Beynost qui m’a fait part de son organisation.

RESSOURCES :

- Vademecum "Quart d’heure de lecture" de l’académie de Strasbourg

- Fiche expérithèque : "un quart d’heure de lecture quotidienne pour tous"
- Développer le dispositif "quart d’heure de lecture" dans les écoles et collèges sur le Site documentation Toulouse

 Silence on lit !

L’association SILENCE, ON LIT !, à l’origine du concept, propose la méthodologie pour mettre en place un temps lecture après signature d’une convention avec l’association.
Vous trouverez surleur site de nombreux documents radiophoniques, télévisuels ou papier présentant l’expérience dans de nombreux lieux.
Si vous leur donnez votre adresse email l’association pourra vous faire parvenir leur Lettre d’information bimestrielle qui parle de l’actualité de SOL !

Contact  : Olivier Delahaye Vice-président de SOL ! silence.on.lit@gmail.com

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