CDI Tiers Lieux ?

Un Tiers Lieu est "un espace de travail autre que le bureau ou le domicile, dans lequel on peut travailler (..) seul ou en collectif". Parfois lieu d’apprentissage, souvent espace de liberté.

Article mis en ligne le 5 mars 2017
dernière modification le 3 janvier 2019

Ils sont reliés au coworking, au partage des données, à l’utilisation d’Internet, au DIY et au mode de travail collaboratif, aux valeurs du Commun et de l’Open Source. Et souvent en lien avec l’ESS, l’économie sociale et solidaire.

Nouvelle espèce d’espaces

Cette dénomination émerge autour des années 1980, mais ne prend vraiment son essor que récemment. On la retrouve ainsi dans le "laboratoire d’usage des administrations à l’ère de’Internet" un site suisse, qui nous offre le nuage de mots ci-contre pour préciser cette notion nouvelle. Aujourd’hui, il est écrit : "il n’y a plus d’experts, il n’y a que des explorateurs" et les "Tiers Lieux" sont "une des réponses qui nous permettra de reconstruire cette société en perpétuel changement dans laquelle nous vivons".

La biennale internationale du Design à Saint-Etienne a consacré un workshop à ce phénomène en 2015 :Vivez l’expérience Tiers Lieux ! et propose une exposition en mars prochain "L’expérience Tiers Lieux".
Il existe un Manifeste des tiers Lieux , ouvert et contributif, donc évolutif.

Hélène Pouille, illustratrice de talent qui réalise de magnifiques dessins pour illustrer différents concepts en propose une définition dessinée pleine d’énergie. Nous avons choisi la vignette ci-contre pour illustrer cet article.


La M[Y]NE , Manufacture des Idées et Nouvelles Expérimentations à Villeurbanne, incubateur de projets bio-inspirés "plateforme matérielle et immatérielle de partage, de collaboration et de co-construction de projets expérimentaux et exploratoires de modes de vie durables pour et par la société civile."
Remèdes à notre société sans travail ?

Bibliothèque, centres de connaissances et tiers lieux

Ils font leur place dans les bibliothèques, lieux par excellence des biens communs. L’ENSSIB y consacre une entrée de son dictionnaire : Bibliothèque troisième lieu" et l’ABF un ouvrage.
Bibliomancienne dans l’article Bibliothèque troisième lieu les essentiels relève les citations suivantes :
« Libraries are transformative places. By our very nature we offer people a “third place” (not home, not work) where they can come to explore, imagine, think, learn, play, and reflect. Our function as a “third place” has never been more important to our continued health and relevance. »
“the thinking space for civilization.”

Dans l’article de Pascal Desfarges, Le modèle de co-construction de savoirs : un enjeu d’innovation pour les bibliothèques ? on trouve le schéma ci-dessus intitulé "L’écosystème de la bibliothèque : une mosaïque de composantes dont il faut penser les articulations" Le centre de connaissances est positionné entre les bibliothèques automatiques (privilégiant la gestion et faisant appel aux algorithmes) et les bibliothèques spéculatives (tiers lieux de fabrication) et contributives (tiers lieux de lien social et développement territorial). Un axe de différentiation entre ces différentes façons d’appréhender les bilbiothèques va de la gestion aux territoires, en passant par l’information, et la médiation. Sur un axe supplémentaire sont positionnées la création et la participation.

Le rêve d’un fab-lab au CDI ?

C’est ce que présente Naïma Horchani-Carton quand elle fait travailler ses élèves à des élaborations de tuto. Le projet « Je sais, je partage » initié en 2014 a essaimé au sein de plusieurs établissements. L’utilisation des appareils numériques nomades favorise les connexions interdisciplinaires et inter-établissements. La conception, la réalisation et le partage des capsules consolident compétences et connaissances en hissant les élèves au rang d’experts :

Si la dernière lettre Edu_Num documentation n°54 consacre toute une partie sur la conférence liée à la différenciation pédagogique, les intelligences multiples, c’est peut-être parce que le CDI peut être un lieu où l’on aborde le savoir différemment et où la liberté autorisée par le lieu et les temps CDI peut autoriser d’autres rapports aux élèves, et des mises en projet.
Une pédagogie de la créativité...

A mettre en relation avec la conclusion de la conférence EMI de janvier 2017 par Dominique Boulier : "amplifier par le numérique la joie de l’émergence collective des connaissances".
PNF 207. L’EMI à la croisée des pratiques innovantes.
On relève aussi les citations suivantes :
"importance des apprentissages de la collaboration et de l’entraide virtuelle".
"les pédagogies de la culture numérique insistent sur le développement de la pensée divergente, non-dogmatique des élèves."

Pour d’autres contributions lors de la conférence EMI de janvier 2017, voir le fil sur Twitter avec le hashtag #emiconf